Aller au contenu

Les applications de Facebook et la recherche de Google

Réflexion sur l’utilisation de Google et de Facebook pour réaliser les stratégies d’affaires d’une organisation.

Publié le 7 minutes de lecture
Les applications de Facebook et la recherche de Google
Les applications de Facebook et la recherche de Google
Table des matières

J’ai lu un texte sur le site d’Orénoque aujourd’hui à propos de la popularité grandissante de Facebook, et sur la faiblesse de ses modèles de revenus publicitaires, contrairement à Google. J’avais commencé à laisser un commentaire, et comme c’est bien souvent le cas, ça m’a fait dériver vers une réflexion sur l’utilisation de Google et de Facebook pour réaliser les stratégies d’affaires d’une organisation.

À mon sens, la force de Facebook telle que mentionnée en trame de fond dans cet article, est le pouvoir de ses applications. Alors que sa faiblesse est justement la recherche (publicités mal ciblées, difficulté d’organiser ou de trouver les contenus, etc.).

Le pouvoir des applications de Facebook

Le pouvoir d’une application est de consolider une relation avec un client. Dans le cas de Facebook, par exemple, les applications sont intéressantes non seulement pour leur portée sociale, mais par ce qu’elles permettent d’offrir une structure qui permet de réaliser un objectif d’affaires précis, directement dans Facebook.

Prenons le cas de l’application « Causes» de Facebook. N’importe quel organisme à but non lucratif peut utiliser cette application afin de recueillir des fonds sur FaceBook. À titre d’exemple, je vous invite à consulter les causes de SaveTheChildren.org sur Facebook : la cause générale ou bien la cause pour venir en aide à Haïti.

On pourrait bien reprogrammer la même application sur un site Web, mais ce serait plus cher à produire et à gérer. De plus, on ne bénéficierait pas de toute la notoriété offerte par le modèle social de Facebook, par exemple :

• Flux qui dit que je viens de souscrire à une cause,

• ou que je viens de faire un don,

• où que je supporte cette cause, etc.

Le pouvoir de la recherche

Le pouvoir de la recherche est de trouver tous les beaux processus qu’une entreprise utilise pour convertir ses clients (qu’ils soient sur Facebook ou non). Si un client ne sait pas que j’utilise l’application « causes » pour promouvoir une cause spécifique sur Facebook, j’ai intérêt à faire pointer les recherches sur cette cause à un endroit où j’en parle afin de convertir le client. Mais est-ce que j’ai vraiment besoin de passer par Google pour faire ça ? Est-ce que je ne peux pas tout simplement me fier au moteur de recherche de Facebook?

Rechercher sur Facebook à partir de Google

D’une part, les résultats des recherches de Google concernant les flux des informations sur les réseaux sociaux laissent à désirer. Il est vrai que le fait que l’accès aux informations de Facebook nécessite souvent un login complique un peu les choses. Mais je pense que Google prend en fait un malin plaisir à promouvoir des résultats de recherche insatisfaisante pour Facebook.

Un exemple ? La première fois que j’ai fait la requête : « facebook framework weakness» sur Google, le moteur de recherche m’a retourné une page de Facebook sur laquelle on trouve la note suivante d’un de ses utilisateurs :

Generals who are able to assess these five factors well would be able to win and those that could not would fail. Thus in planning, the general must be able to examine, assess and compare the following dimension with those of his enemies to determine the chances of victory…

.

Très ironique n’est-ce pas ? En fait, il semble que Google boude carrément Facebook sur son moteur de recherche. Normal : c’est un compétiteur féroce.

Rechercher sur Facebook à partir de Facebook

D’autre part, le processus de recherche sur un réseau social comme Facebook est loin d’être satisfaisant. C’est peut-être dû en grande partie au fait que l’application a été développée en PHP avec une série de modules ajoutés un peu chaotiquement par-dessus un framework chambranlant. Toujours est-il que Facebook a été conçu pour des discussions en temps plus ou moins réel et que les outils de recherche ou bien d’archivage de son contenu n’ont jamais été une grosse préoccupation des développeurs.

En fait, la préoccupation de Facebook n’a jamais été de permettre à ses utilisateurs de trouver du contenu. Le but de Facebook était de faciliter les interactions sociales entre ses utilisateurs grâce à ses applications et de rechercher au travers toutes les données générées par ces informations de façon à permettre aux annonceurs de cibler des segments de population désirés. L’ironie est que la recherche sur Facebook fonctionne de mieux en mieux, seulement elle n’est pas mise à profit de l’utilisateur, mais bien de ses annonceurs. Comme le dit si bien Orenoque : Essayez de changer votre statut de célibataire à marié pour voir les annonces qui vous seront proposées dans Facebook…

Les dieux de la recherche

Avec ou bien sans Google, la recherche permet de trouver ce dont on a besoin. Si Facebook arrive à développer un outil de recherche pour les utilisateurs de son réseau au moins 110 de fois aussi performante que celui de Google, il serait en position de faire de gros dommages à Google et de lui gruger des parts de marchés en publicité interactive. D’autant plus que, à l’image de Google, Facebook raffine dans l’ombre ses techniques de data mining pour vendre de la publicité aux annonceurs.

De meilleurs outils de recherche sur Facebook feront peut-être disparaître le Web, du moins celui que Google nous a fait connaître (en nous faisons croire qu’il nous propose les résultats d’une recherche générale). À la vision monothéiste de la recherche sur le Web tel que Google nous l’a fait connaître , se substituera peut-être une vision pluraliste de la recherche qui prendra place via des microcosmes communautaires comportant des populations plus ou moins grandes. Mais quels sont les dieux de la recherche que la population choisira d’adorer ?

Est-ce que Google se transformera en plusieurs déités panthéistes, en proposant des partenariats aux principaux réseaux sociaux afin de leur faire adopter son modèle de recherche, tout en leur permettant de le personnaliser selon leurs croyances? Choisira-t-il plutôt l’attrait du polythéisme , en proposant un dieu toujours plus attrayant face aux autres déités de la recherche? Son entêtement monothéiste le conduira-t-il à sa perte? Sur ce point, Google, autant que Facebook, doivent invariablement répondre à une question primordiale : comment s’adapter aux besoins de recherche d’information de la population ?

Les plaques tectoniques du Web

Je pense qu’on a trop longtemps été habitué de concevoir le site Web d’une organisation comme étant le lieu ultime d’une macro conversion (l’objectif d’affaires d’une organisation) et les réseaux sociaux comme étant simplement des lieux de micro conversion qui ajoute de la valeur à l’organisation sans contribuer directement à sa raison d’être. Il me semble que ce modèle est sur le point de changer (a déjà changé ?) et que la macro conversion se déplace lentement en dehors du site Web de l’organisation, comme pour l’exemple de Facebook, du iPhone ou de tout autre service Web périphérique.

S’il est toujours aussi pertinent de se préoccuper des questions de référencement, il est avant tout nécessaire de démontrer que son amélioration est un indicateur de performance qui permettra à une organisation de convertir plus de clients et de générer plus de transactions (macro conversions). Tout comme s’il est pertinent de maintenir une fan page sur Facebook, il est préférable de démontrer que c’est plus payant pour une organisation de le faire que de ne pas le faire. En d’autres mots, ce n’est pas parce que tout le monde le fait qu’il faut le faire.

Cependant, la question de savoir comment mesurer la portée des médias sociaux devient de moins en moins ambigu, lorsque les réseaux sociaux passent du statut de micro conversion à celui de générateurs de macro conversions. Lorsque les médias sociaux permettent de convertir directement les clients d’une organisation, sans passer par le site d’une organisation (ou par les moteurs de recherches qui permettent d’accéder au site), à quoi bon passer par le site de l’organisation?

En fin de compte, le choix d’utiliser un canal de conversion plutôt qu’un autre dépend de l’objectif d’affaires visé :

• Facebook n’est insignifiant que si et seulement s’il est démontré qu’il ne rapporte pas d’argent pour l’organisation.

• Le référencement Web est signifiant que si et seulement s’il est démontré qu’il rapporte plus d’argent pour l’organisation.

Cependant, ce que j’ai essayé de dire est qu’il y a un déplacement du lieu possible de conversion des objectifs d’affaires d’une organisation sur le Web et qu’il est nécessaire que les stratèges en marketing prennent conscience de ce déplacement s’ils veulent maximiser les retours sur les investissements de leurs clients. Des réseaux sociaux comme Facebook ne servent pas juste à consolider les relations d’une organisation avec ses clients (engagement) ou à générer du trafic sur son site Web. Ils sont aussi la source de macro conversions.

Trop radical ? N’hésitez pas à commenter.

La photo – provient de la collection de +lyn sur Flickr

comments powered by Disqus